Yoga et gestion émotionnelle
Tout d’abord qu’est-ce qu’une émotion ?
Une émotion est un mouvement d’énergie qui émane dans le corps ou une région du corps via le système sensoriel à partir d’un stimuli extérieur – ou intérieur – s’il s’agit d’une pensée, d’une mémoire.
Sur le plan de l’étymologie, la racine provient du latin motio qui signifie mouvement. Et si l’on parle de mouvement cela a là toute son importance : car une émotion est une énergie qui DOIT ÊTRE en mouvement. Elle doit circuler. Or nous allons voir et comprendre que ce n’est pas toujours le cas, que souvent les émotions créent souvent des blocages.
Mais continuons quelques instants sur le fonctionnement :
Sur le plan physiologique, l’arrivée d’une émotion dans notre conscience déclenche un mécanisme neurologique et endocrinien dans notre organisme, via le cerveau limbique :
Le cerveau limbique (plus précisément l’amygdale) qui est entre autres le centre de gestion de nos émotions, active la sécrétion d’hormones via le système endocrinien (Hypophyse, thyroïde, surrénales…), ou de neuro-transmetteurs.
Voici quelques exemples de lien entre les émotions et les hormones et/ou neuro-transmetteurs
Lors d’une émanation de joie, le corps sécrète dopamine, sérotonine, endorphine
Lors de moments de colère ou de peur les glandes surrénales sécrètent adrénaline et noradrénaline.
La tristesse amène une baisse d’ocytocine et de sérotonine…
Les émotions principales

Nous allons aborder ici les 4 émotions principales qui sont inhérentes au fonctionnement humain, que l’on pourrait appeler émotions « primaires » dès lors qu’elles existent en nous dès notre plus jeune âge.
La joie : elle est liée à un besoin comblé, à l’amour, à la joie d’une autre personne. Son expression est le sourire, le rire .
La colère est liée à un besoin non respecté, à nos limites dépassées. Elle s’exprime par la parole, la gestuelle, et des tensions dans le corps.
La tristesse liée à une perte un deuil ou un besoin affectif non respecté s’exprime par les larmes.
La peur liée à la perception d’un danger réel ou imaginaire , s’exprime par le corps de différentes manières , elle entraine les réactions du mécanisme de stress .
Voir l’article https://www.ahimsayoga.fr/yoga-et-gestion-du-stress/
Les dérivés des émotions et autres sentiments
Des émotions principales découlent des émotions dérivées :
- l’ angoisse , l’anxiété qui sont des peurs crées par le fonctionnement mental et/ou psychique.
- La haine qui est issue d’une colère réprimée exacerbée et violente
Il existe d’autres états émotionnels que l’on pourrait aussi classer dans les sentiments : la culpabilité et la honte : ce ne sont pas des émotions proprement dites dès lors qu’elles ne sont pas inhérentes au fonctionnement humain mais sont induites par des codes de moralité.
On retrouve d’autres états émotionnels et sentiments que l’on pourrait qualifier de « secondaires » dès lors qu’ils découlent essentiellement du fonctionnement de l’Ego, de l’instinct de possession, du principe attirance/rejet : ce sont la jalousie et le dégoût.
Enfin l’Amour souvent considéré comme une émotion est avant tout un état universel lié à la compassion, la bienveillance et l’empathie . Aussi dans les relations amoureuses on peut davantage parler d’état sentimental que d’émotions, bien que les relations amoureuses peuvent engendrer de nombreuses émotions.
Pourquoi les émotions sont elles refoulées ?
Depuis notre plus tendre enfance, on nous a appris à retenir nos émotions à ne pas les exprimer. « Ne pleure pas, n’aies pas peur ! Ce n’est pas bien de se mettre en colère..etc » Ces paroles – et ce ne sont que des exemples parmi une multitude – se sont ancrées en nous . Et nous avons évolué, pour la plupart, en répétant en nous ces schémas de rétention. L’émotion est ainsi devenue dans l’inconscient collectif, quelque chose de néfaste.
Au lieu d’apprendre à accueillir nous avons refoulé. Au lieu d’apprendre à exprimer et faire circuler, nous avons imprimé et retenu.
Et, nous l’avons dit plus haut, comme tout fluide, l’émotion quelle qu’elle soit est une énergie qui doit circuler. Si elle stagne, elle crée des « bouchons » qui se traduisent par des tensions physiques– et ce avec des conséquences plus ou moins néfastes au fonctionnement du corps.
En connaissance des principales causes de nos blocages émotionnels, il nous appartient dorénavant de « rééduquer » notre esprit et notre corps afin de libérer : ainsi on a compris les 2 axes sur lesquels se pencher :
Apprendre à accueillir nos émotions
Les faire circuler
Comment intervient le Yoga dans la gestion émotionnelle ?

Pas besoin d’y aller par quatre chemins : un des aspects fondamentaux du Yoga (sans être le seul) est de débloquer les tensions et faire circuler l’énergie.
Nos émotions selon leur nature se localisent dans des zones déterminées du corps : la région pelvienne (Sacrum), le ventre et le système digestif, l’avant du Thorax, la gorge… etc. Les pratiques de postures (Asanas) permettent d’étirer nos muscles, de masser les viscères et en libérant les blocages, permettent aux fluides de circuler. Selon les postures nous allons privilégier ces libérations dans des zones spécifiques : par exemple les postures de torsion vont permettre de dénouer les tensions dans le système digestif, et le système nerveux, les postures de flexion arrière, d’ouvrir la cage thoracique… etc chaque famille de posture aura son influence sur telle ou telle zone.
Le pranayama (respiration consciente et contrôlée) permet, de par le souffle et l’intention du mental, d’activer et de diriger la circulation de l’énergie- le prana dans n’importe quelle zone du corps. Si on y rajoute une intention de libérer telle ou telle émotion, l’effet s’en trouvera décuplé.
La visualisation est un élément clef. De la même manière qu’il a été éduqué à bloquer les énergies, notre mental peut être rééduqué par des procédés inverses : la mentalisation de certaines images simples va nous permettre d‘accueillir et ainsi libérer les blocages émotionnels.
La méditation permet quant à elle de ramener le silence intérieur, nos émotions prenant leur source très souvent dans nos pensées. Malgré notre bonne volonté à vouloir être heureux, le mental a une fâcheuse tendance à créer une surenchère émotionnelle. Nos pensées viennent générer des peurs qui se transforment en angoisses, et des souvenirs qui ramènent de la tristesse ou de la colère… etc. Sachons que nous ne sommes pas notre mental. Il est certes une composante importante de notre personnalité, mais à terme, le mental supérieur peut prendre le dessus (comme son nom l’indique). Ce mental supérieur est exactement ce que l’on vient mettre au premier plan en méditant. Le mental inférieur où défilent les pensées générattrices d’émotions est ainsi neutralisé.
Facile à dire tout ça me direz vous .. Oui mais facile à faire aussi : l’essentiel est dans la patience, et dans l’accueil de ne pas réussir de suite. Si l’on a mis 30, 40 années (ou plus) à bloquer nos émotions, n’exigeons pas de débloquer tout ça en 5 minutes et en une semaine. Accordons-nous le temps qu’il faut. Pratiquons et soyons gentils avec nous-mêmes.
Alors à vos tapis